Noir – Parler de l’Esprit comme d’une colombe ou d’une personne de la Trinité, c’est trop compliqué, ça ne parle pas aux gens. Il faut plutôt partir de leurs questions, de ce qu’ils ont vécu. Par exemple, partir des situations dans lesquelles ils ont connus de l’amour, de la joie, de la paix… et les aider à y voire des cadeaux de Dieu (Galates 5).

Faire connaître la Bible

Blanc – Certes, mais comment ne pas limiter l’Esprit à une conception humaine. Il y a, à un moment, un saut à faire entre mes pensées créées et ce qu’est Dieu, incréé. Et pour aider à faire ce saut, il vaut mieux partir de ce que l’Esprit dit de lui-même dans la Bible, et le clarifier à la suite des propositions de la théologie.

La Bible donne du sens à des expériences spirituelles

Noir – Mais les images du Saint Esprit que nous avons ne sont-elles pas aussi des représentations humaines ? Il n’y a qu’à regarder l’image de la colombe dans les récits de baptêmes (Marc 1), elle est tellement peu présente dans la Bible que certains pensent qu’elle vient de la culture grecque. Finalement, les auteurs sacrés font comme nous, ils utilisent des images humaines pour parler de leur propre expérience.

Donner du sens à la Bible

Blanc – Oui, Dieu nous élève à lui par toute notre personne, par tous ce que nous sommes, y compris nos représentations très humaines. C’est vrai pour chacun de nous et c’est vrai pour la Bible. Mais par le Christ, il s’est fait connaître d’une manière que nous n’aurions jamais pu imaginer ou calculer. En parlant de l’Esprit, tel que le Christ nous l’a fait connaître, nous transmettons cette Révélation qui dépasse ce à quoi aurait pu nous mener nos propres interprétations de nos expériences.

Noir – Mais cette révélation, pour la comprendre, il faut l’exprimer dans un langage compréhensible.

Blanc – C’est tout l’enjeu, parler de l’Esprit, c’est faire le lien entre ce que le Christ nous en dit, ce que la théologie en a explicité et ce que les gens vivent. Sans quoi, c’est soit du charabia, soit de la poésie.

Noir – Par exemple en disant que les fruits de l’amour que nous portons entre nous sont une brindille en comparaison des fruits de l’amour que le Père porte pour le Fils.